En France, un nouveau-né sur 100 souffre des conséquences d'une prise d’alcool durant la grossesse. Ces troubles, regroupés sous le terme de syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), représentent la première cause de handicap non génétique et d’inadaptation sociale. Depuis 2018, à La Réunion, un centre diagnostic unique en France, accueille ces enfants. Car ici, depuis plusieurs années, médecins, associations et parents se battent contre ce problème de santé publique. Pour comprendre l’ampleur des handicaps provoqués par le SAF nous avons suivi trois personnes dont la vie a été bouleversée par la consommation d’alcool de leur mère pendant la grossesse. Kaïron a 5 ans et demi. Face aux importants retards de langage dont il souffre, son médecin l’a orienté vers le centre diagnostic TCAF (Troubles Causés par l’Alcoolisation Fœtale) du CHU de La Réunion. Grâce à une série de tests et d’examens, il saura à la fin de la semaine si l’alcool consommé par sa mère est à l’origine de ses troubles du langage. Marc est un jeune homme de 17 ans. Adopté à l’âge de 3 mois, les médecins ont diagnostiqué un syndrome d’alcoolisation fœtale à 11 ans. Longtemps en échec scolaire, très isolé socialement, il a souffert de nombreuses années de ses difficultés d’apprentissage, de concentration et de comportement. Aujourd’hui, grâce à la ténacité de sa mère, son avenir s’éclaircit. Après des années de relations conflictuelles avec sa mère, Sabrina, 36 ans, consacre sa vie désormais à la prévention de l’alcool pendant la grossesse au sein de l’association SAF France. Il est temps pour elle de tourner la page.
Le Magazine de la Santé a été diffusé sur France 5 le mardi 13 février 2024, 14h22.