Quelle sera la réponse de l’État hébreu à l’Iran ? Depuis l’attaque sans précédent de drones et de missiles lancée dans la nuit de samedi à dimanche sur Israël par le régime des mollahs en réponse à la frappe meurtrière le 1er avril sur son consulat à Damas, en Syrie, la question agite toutes les diplomaties du monde. De nombreux pays craignent un embrasement. Hier, le cabinet de guerre israélien a débattu de la question. Le principe de représailles est acté mais pas de précision sur l’ampleur ou le moment. A l’ONU, cette nuit, la communauté internationale a appelé Israël à la modération. La France par la voix d’Emmanuel Macron a indiqué tout faire pour éviter l’escalade et l’embrasement. La crainte est qu’après cette attaque directe inédite, Israël frappe des installations militaires ou nucléaires sur le territoire iranien. Ce serait alors l’engrenage. Une autre option serait de frapper l’Iran ailleurs, par exemple au Liban ou en Syrie. Ce serait le retour à une guerre par procuration que les deux ennemis de la région se mènent depuis une dizaine d’années. Le grand allié américain a déjà prévenu qu’il ne soutiendrait pas une attaque d’Israël directement en Iran et a demandé à être prévenu de toutes les initiatives. Un second cabinet de guerre israélien se réunit ce lundi. Selon Israël, qui affirme avoir intercepté 99 % des tirs, 300 projectiles ont été lancés au cours de l’attaque du week-end qui a été neutralisée grâce à l’aide des États-Unis et avec l’appui de la France. Comment ont-ils manœuvré pour stopper l’attaque iranienne ? Au lendemain des frappes, Téhéran a assuré avoir prévenu les États-Unis quelques heures avant l’assaut aérien. Une affirmation que l’administration Biden dément formellement. Alors qui dit vrai ? Que fait la France dans la région ? Et qui sont les soutiens d’Israël et de l’Iran ? Si après ce week-end d'extrêmes tensions au Proche-Orient, Israël reste très divisée sur l'attitude à adopter et la riposte à mettre en œuvre contre Israël, l'armée israélienne s'est dit déterminée à ne pas dévier de ses objectifs face au Hamas palestinien, un allié de l'Iran, et à poursuivre l’offensive sur Gaza. Avant l'aube, des dizaines de raids israéliens ont frappé le secteur de Khan Younès, dans le sud de l'étroite bande de terre. Surtout Benyamin Netanyahu veut lancer une offensive terrestre contre Rafah, et ce malgré les mises en garde de la communauté internationale qui redoute un bain de sang parmi les quelque 1,5 million de Palestiniens entassés dans la ville, après avoir fui les combats ailleurs dans le territoire. Nos invités : Pierre Haski, Chroniqueur international - France Inter et "L’Obs" Agnès Levallois, Spécialiste du Moyen Orient et vice-présidente de l’IREMMO, Institut de Recherche et d’Études Méditerranée Moyen-Orient Nicole Bacharan, Historienne et politologue spécialiste des États-Unis, Éditorialiste - "Ouest France" Général Patrick Dutartre, Général de l’armée de l’Air et de l’Espace, Ancien pilote de chasse
C dans l'air a été diffusé sur France 5 le lundi 15 avril 2024, 17h42.