Trois jours après l'attentat dans une salle de concert à Moscou, faut-il craindre pour la France ? Alors que le plan Vigipirate a été relevé dimanche soir à son niveau maximal, "urgence attentat", après un Conseil de défense exceptionnel, Emmanuel Macron a de nouveau pris la parole ce lundi pour évoquer ce que certains qualifient de "Bataclan russe", du nom de la salle de concert parisienne où 90 personnes ont péri lors des attentats du 13 novembre. Selon les déclarations du président de la République, arrivé en Guyane pour un déplacement, la branche du groupe djihadiste Daesh "impliquée" dans l'attaque de vendredi soir "avait conduit ces derniers mois plusieurs tentatives" sur le "sol" français. De quoi justifier le passage à une surveillance renforcée dans les endroits considérés comme sensibles - établissements scolaires, lieux de culte, gares – par la police, la gendarmerie et les militaires de l’opération "Sentinelle". D'autant que des menaces d’attentat contre des établissements scolaires des Hauts-de-France et d’Ile-de-France ont été diffusées, ces derniers jours via leurs espaces numériques de travail (ENT) piratés. La dernière fois que la France est passée en plan "urgence attentat", c’était après la mort de Dominique Bernard, un enseignant tué dans l’enceinte du lycée Gambetta-Carno d'Arras lors d’une attaque au couteau le 13 octobre 2023.Pendant ce temps à Russie, quatre assaillants présumés ont été placés en détention provisoire depuis hier après avoir été torturés par les services de sécurité qui ont diffusé des vidéos des sévices subis pendant leurs interrogatoires. L’attaque vendredi soir au Crocus City Hall de Moscou a fait plus de 137 morts et plus de 180 blessés selon un bilan provisoire. Malgré la revendication de l’État islamique, les autorités russes continuent d’accuser l’Ukraine, ce que Kiev a fermement démenti.Mais désormais les regards se tournent vers le groupe État islamique au Khorasan (EI-K), la branche afghane de Daesh qui est présentée comme la première suspecte par les experts du terrorisme mondial et les services de renseignements français. Un groupe au développement incessant depuis sa création en 2015 et dont la force de frappe ne cesse d'inquiéter. Car il a déjà démontré ces dernières années sa capacité à mener des attaques autant en Afghanistan qu’en Iran ou en Russie. Pour l’instant, l'Europe n'a pas été frappée par l'EI-K mais plusieurs réseaux ont été démantelés.Alors que sait-on du groupe État islamique au Khorasan ? Pourquoi cible-t-il la Russie ? Quel est l’état de la menace terroriste en France ? Qu’est-ce que l’opération "Sentinelle" ? Comment les militaires de l’opération sont-ils formés ? Dans quelles conditions peuvent-ils faire usage de leurs armes ? Nos invités : - Wassim Nasr - Journaliste spécialiste des mouvements djihadistes - France 24- Alain Bauer - Professeur de criminologie - CNAM, auteur de La guerre qui revient- Daphné Benoit - Cheffe du pôle international - Correspondante Défense – AFP- Anthony Bellanger - Éditorialiste - France Info TV et France Inter, spécialiste des questions internationales
C dans l'air a été diffusé sur France 5 le lundi 25 mars 2024, 17h42.