Thomas Sotto reçoit Prisca Thévenot, porte-parole du gouvernement et ministre chargée du renouveau démocratique, sur le plateau des 4 vérités. Un nouveau drame s’est joué à proximité d’un collège à Viry-Châtillon dans l'Essonne ce vendredi 5 avril 2024. Un jeune homme de 15 ans a été passé à tabac par plusieurs individus cagoulés avant d’être laissé pour mort. Transporté en urgence à l’hôpital Necker, ce jeune adolescent finira par succomber à ses blessures. Une tragédie innommable qui survient peu de temps après l’agression de Samara, lynchée à la sortie de son collège à Montpellier, celle de Shannon, une collégienne de 13 ans violée puis tuée ou encore celle de Tamara, une jeune fille de 14 ans tabassée à Tours… Alors, que faire pour stopper cette spirale infernale dans laquelle on enterre nos jeunes ? Pour Prisca Thévenot, porte-parole du gouvernement et ministre déléguée chargée du renouveau démocratique, l’enjeu est de taille pour endiguer ce déferlement de haine qui sévit sur le territoire. Selon notre invitée, il faut pouvoir agir dès les premiers signalements au primaire, là où l’école est devenue une zone à risque : « Ils doivent être sanctionnés directement. C’est une responsabilité collective […] Nous devons avoir cette attention. La violence est partout. Nous devons agir dès les premiers signes et donc le primaire, avec par exemple des conseils disciplinaires très tôt […] c’est aussi la responsabilité tous les adultes autour de l’enfant et se rendre compte qu’il y a quelque qui ne va pas : un manque à l’autorité, une phase trop forte, un mot qui ne devrait pas être prononcé ou un comportement qui commence à être violent » défend Prisca Thévenot qui appelle à plus de fermeté et de sévérité dans les établissements scolaires. Malgré ces nouvelles prérogatives soumises par la porte-parole, le gouvernement a déjà rogné sur le budget de l’Éducation nationale à hauteur de 700 000 millions d’euros en moins pour tenter de redresser les finances publiques. Si le gouvernement serre un tour de vis sur les dépenses, la ministre déléguée chargée du renouveau démocratique se veut rassurante et rappelle que « l’école reste le premier budget de l’État depuis 2017». Et l’exécutif compte bien concentrer leurs efforts sur les zones d’éducation prioritaire avec des établissements plus sécurisés mais également sur le choc des savoirs annoncé par Nicole Belloubet, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, qui souhaite mettre en place des groupes de niveaux dès la rentrée prochaine. Face à cette montée en puissance de la violence, les réseaux sociaux favorisent le harcèlement. Ce sont souvent des catalyseurs de violence grâce auxquels les bourreaux peuvent s’en prendre à leurs victimes via écran interposé, en toute impunité, hors des murs de l'école. C’est d’ailleurs l’une des principaux chantiers confiés à Brigitte Macron, véritable porte-parole du cyber harcèlement. Et cette dernière se retrouve régulièrement dans l’impasse pour parvenir à endiguer ce fléau qui poursuit les jeunes bien au-delà des cours de récré. Si certains établissements ont interdit les portables dans leur enceinte, cela reste nettement insuffisant : « Dans la réalité, il y aussi des manquements […] on peut se poser la question de l’interdiction des portables à l’entrée des collègues […] ça va dans ce que le président de la République avait lancé, c’est-à-dire, un travail plus global sur l’utilisation et la gestion de nos écrans » soutient notre invitée. Économie : sur le dos des chômeurs ? Le climat économique n’est pas au beau fixe depuis l’annonce officielle du déficit évalué à 5,5%, bien au-dessus des prévisions gouvernementales. Partenaires sociaux et syndicats devraient se rassembler une nouvelle fois ce lundi 8 avril 2024 pour tenter de trouver un accord sur l’emploi des seniors. Mais une autre question crispe les Français sur l’assurance chômage : le gouvernement va-t-il, comme le Premier ministre, Gabriel Attal, l’a envisagé, réduire la durée d’indemnisation des chômeurs, passant ainsi de 18 à 12 mois ? Cette nouvelle mesure est censée valoriser le plein emploi et encourager le retour sur le marché du travail. Ce qui est loin de convaincre l’assemblée. « Ça peut être une option. Il y a trois possibilités d’action pour continuer à avancer sur notre lutte contre le chômage. La première, c’est réduire le temps d’indemnisation, la deuxième c’est de jouer sur le temps de cotisation et la troisième c’est la variable sur l’indemnité elle-même » précise notre invitée. Pour soutenir l’emploi des seniors et les réinsérer sur le marché du travail, cette dernière propose de soutenir le parcours d’accès aux formations et d’accélérer le plan d’égalité salariale. La « taxe lapin » annoncée par le Premier ministre prévoit de sanctionner les patients qui n'honorent pas leur rendez-vous à hauteur de 5€. Pour libérer du temps médical et désengorger les cabinets, le gouvernement souhaite responsabiliser les patients. Cela devra passer par un débat parlementaire pour légiférer sur les bonnes pratiques afin d’éviter les dérives. À l’approche des JO 2024, les forces de l’ordre et services de renseignement sont sur le qui-vive. Et les récents événements à Moscou suite à l’attaque sanglante dans une salle de concert près de la capitale ravive les débats autour de la menace terroriste. La semaine dernière, Prisca Thévenot a révélé à l’issue du Conseil des ministres qu’il y avait eu une tentative de passage à l’acte, évitée pendant le week-end de Pâques. Cette dernière est finalement revenue sur ses déclarations. Alors que s’est-il réellement passé ? « Nous avons eu plus de 13 000 agents mobilisés pour protéger les lieux de culte de notre pays qui sont de l’ordre de 4000. Il n’y a pas eu de tentative d’attentat » corrige notre invitée.
Télématin a été diffusé sur France 2 le lundi 8 avril 2024, 07h40.